Comment monétiser sa musique et ses compétences de musicien ?

Culture MusicaleSavoir Pratique

Vivre de sa musique est une étape cruciale dans la vie d’un musicien professionnel. L’arrivée d’Internet et du numérique a bouleversé le milieu de la musique. Aujourd’hui, tout artiste peut se lancer et enregistrer à moindres frais. Les musiciens indépendants peuvent exister grâce à une multitude de moyens facilitant la monétisation de la musique. Nous allons découvrir quelques sources de revenus accessibles.

La vente de produits physiques

Probablement, l’une des façons de monétiser sa musique qui vient immédiatement en tête de tout musicien.

Vente directe

Depuis longtemps, et encore aujourd’hui, le CD reste l’élément le plus simple à vendre après un concert ! Vendre des CD offre une rentabilité assez intéressante (si du moins l’enregistrement et le mastering de l’album ne vous ont pas coûté trop d’argent).

Cependant, n’investissez pas dans une grosse quantité de CD. De plus en plus de foyers ne sont plus équipés d’un lecteur CD. Même les véhicules ne disposent plus de lecteurs CD. Cela signifie que le support est voué à une disparition certaine dans un futur (très ?) proche. Ce n’est clairement pas l’avenir de la musique.

Certains styles de musique ont remis à la mode le vinyle. Ce support vintage est devenu un objet unique pour collectionneurs et fans. Attention, la fabrication de vinyles implique un gros coût de fabrication qu’il faut pouvoir rentabiliser. La demande croissante des consommateurs a aussi saturé les quelques entreprises capables de les produire.

Oubliez la vente en magasin et le dépôt vente

Oubliez la vente via des magasins, ou une société tierce, pouvant peut-être mettre à disposition votre support physique dans des magasins. C’était encore envisageable il y a 10 ans. Mais aujourd’hui quasiment aucun magasin ne prend des albums pour les mettre en rayon. Simplement parce que les CD ne se vendent plus. Les rayons de CD ont disparu des magasins. Les quelques exemplaires encore visibles sont les dernières sorties d’artistes ayant signé chez des majors. Les indépendants n’ont plus leur place dans ces rayons. Au mieux, ces magasins vous proposeront du dépôt vente. Cela n’est pas une bonne solution. La gestion de dépôt vente demande une grosse organisation. Il est indispensable de tenir à jour les stocks déposés, de savoir quand et à qui vous les avez laissés, de connaître la personne qui s’en occupe sur place, de se déplacer régulièrement en magasin pour savoir si des exemplaires ont été vendus et dans ce cas, d’obtenir un paiement. Oubliez la gestion par téléphone ! La rotation des effectifs est régulière dans ces structures et vous aurez toutes les peines du monde à parler à quelqu’un au courant de votre situation. Si vous vous lancez dans ce système, mettez-en œuvre une organisation de maître, sinon il est fort à parier que vos CD sont déjà perdus, au mieux peut-être vendus, mais il y a de fortes chances que vous ne touchiez pas le moindre centime de ces ventes !

Vente par correspondance ou sur Internet

La vente sur Internet ou par correspondance de vos albums est quelque chose d’assez simple à mettre en œuvre. Cela fonctionne bien si vous lancez un nouvel album ! Proposez un paiement Paypal via une newsletter et les réseaux sociaux, ou bien utilisez une autre plateforme de paiement installée sur votre site Internet. Si vous n’avez pas de site Internet, vous pouvez passer par des sites tiers comme Bandcamp. Évidemment, on reste encore sur le support physique du CD, ce n’est donc clairement pas l’avenir.

Merchandising

Si vous avez la possibilité de vendre un peu de merchandising, lancez-vous ! Il n’y a pas besoin de grand-chose. Beaucoup de plateformes en ligne peuvent gérer pour vous la fabrication et l’envoi de vêtements et d’objets personnalisés. Il suffit de réfléchir à un visuel, de le télécharger en ligne et d’imaginer quelques objets qui seront proposés à la vente. Vous n’avez aucune avance à faire, les produits personnalisés sont fabriqués à la demande. Ces plateformes prennent toutes un pourcentage sur chaque vente.

Si vous souhaitez proposer du merchandising pour vos concerts, c’est une autre histoire. Il y aura forcément une avance budgétaire à faire et il se peut que vous n’arriviez pas à rentabiliser cet investissement. Positionner votre logo au centre d’un vêtement ne fait pas vendre ! Un produit de ce type qui fonctionne doit être attractif visuellement ou engager dans un thème. Cité précédemment, le vinyle est en quelque sorte un support de merchandising s’adressant à un type de fans.

Certaines plateformes de streaming et de réseaux sociaux proposent des boutiques de merchandising s’insérant sur une page de l’artiste. Chez Spotify, le programme s’appelle Spotify for Artists. Il permet de vendre des produits dérivés depuis votre page officielle.

Produits numériques

Ventes digitales

Nous avons évoqué les ventes physiques, et il y a aussi les ventes digitales réalisées sur des plateformes comme iTunes, Amazon Music, Google Play, etc. Pour mettre à disposition votre album ou EP sur ces plateformes, il faut passer par un distributeur digital comme Tunecore ou CD Baby.

Un distributeur digital est une société dont l’objectif est de mettre à disposition les œuvres d’artistes contre rémunération. Ces distributeurs possèdent des accords avec les plus grandes plateformes de musique en ligne.

Cependant, les ventes digitales se font de plus en plus rares. Elles étaient une bonne alternative aux ventes physiques il y a quelques années. Elles représentaient quasiment un nombre équivalent. D’après une étude de 2019 mise en ligne par l’INSEE, elles ont, aujourd’hui, bien moins la cote et ne cessent de diminuer chaque année. De moins en moins de gens achètent des morceaux sur iTunes. Le faites-vous vous-même ? Probablement plus ! Comme la majorité des fans de musique, vous êtes passés sur une plateforme de streaming.

Streaming

Les distributeurs digitaux mentionnés précédemment mettront aussi votre album sur les plateformes de streaming comme Deezer, Qobuz ou Spotify.
La diminution des ventes digitales est liée à un changement de mode d’écoute. Nous sommes nombreux à avoir opté pour l’écoute en streaming sur Spotify ou Apple Music gratuitement ou avec un abonnement en ligne.

Beaucoup d’artistes ont longtemps lutté contre le streaming refusant de mettre leurs albums sur ce type de plateformes. Il est vrai que la rémunération à l’écoute est bien moindre que la vente digitale d’un titre. Force est de constater que ce refus est terminé ! Tous les artistes ont désormais leur musique sur les plateformes de streaming. Les revenus n’ont pas évolué et restent dérisoires, mais les plateformes de streaming sont devenues le lieu d’écoute de la musique. Les artistes ne peuvent plus les ignorer.

Les revenus proposés par le streaming sont misérables. L’institut allemand Statista a réalisé une étude en 2021 basée sur les écoutes réalisées en 2020. Comptez environ entre 0,008 € et 0,0015 € par écoute.

Playlists

Le nerf de la guerre sur les plateformes de streaming est d’apparaître sur les playlists. Certaines playlists sont algorithmiques, c’est-à-dire qu’elles sont conçues et mises à jour par une intelligence artificielle selon des critères très précis. D’autres playlists sont éditoriales, cela signifie qu’elles sont éditées par un humain. Ce sont ces dernières playlists qui intéressent les musiciens, car la personne peut insérer votre titre à l’intérieur de sa playlist.

Nous avons nous-mêmes édité une playlist regroupant des violonistes, violoncellistes, altistes et contrebassistes adeptes d’instruments électriques. Nous la mettons à jour régulièrement et recevons régulièrement des demandes d’insertions de nouveaux titres venant d’artistes et de fans.

Comprendre l’algorithme des plateformes

Comme Youtube ou Google, les plateformes de streaming possèdent un algorithme. Personne ne connaît réellement son fonctionnement. Nous sommes incapables d’expliquer pourquoi une vidéo est première sur YouTube. Nous savons que le nombre de vues, de like, de commentaires, de durée de lecture, de régularité de publication, etc. par rapport à une période donnée joue sur la visibilité. Mais personne ne sait quel est le facteur d’importance de ces éléments. Les plateformes de streaming ont aussi leur algorithme qu’il faut essayer d’analyser. Beaucoup d’artistes expliquent que des publications régulières de singles montrent que vous êtes un musicien actif. À priori, c’est un facteur d’importance pour les plateformes. De nombreux artistes préfèrent désormais sortir un single régulièrement, plutôt qu’un album tous les 2 ou 3 ans. Généralement, ils proposent un single tous les 2 mois, puis les regroupent dans un album.

Notez qu’il existe des dizaines de plateformes. Toutes ne sont pas accessibles dans chaque pays. On parle souvent de Pandora aux États-Unis, mais cette plateforme n’est pas disponible en Europe. Si vous avez accès à statistiques d’écoute ou de visites de votre site Internet et des réseaux sociaux, ciblez majoritairement les plateformes des pays les plus représentatifs de votre audience.

Licensing service

Le licensing fait référence au placement de titres musicaux auprès de sociétés recherchant des morceaux pour des supports particuliers : documentaires, films, jeux vidéo, compilations, etc.
Des structures disposent d’un catalogue de titres qu’ils mettent à disposition en échange d’une rémunération. Allez voir du côté d’Epidemic Sound, de Soundstripe ou encore de Premiumbeat.

Le géant du jeu vidéo Ubisoft utilise fréquemment le licensing service pour insérer de la musique dans ses jeux vidéo. Dans ce cas, Ubisoft contacte un distributeur numérique pour lui demander d’identifier quelques titres correspondant à l’univers d’un prochain jeu. Par exemple, CDBaby a placé 13 titres issus de son catalogue dans le jeu Far Cry 6. La démarche utilisée est expliquée ici.

Performances live

Concerts physiques

Tous les artistes et groupes ont envie de se produire sur scène. Mais il n’est pas si évident de trouver des dates et de les cumuler sur une année. Dans le terme concerts, nous regroupons tout type de concerts réalisés lors d’événements comme des festivals, des fêtes, des bals, etc.

Avec votre groupe

Si votre groupe est reconnu, il est possible de trouver des dates sans difficulté. Nous connaissons tous des groupes existants depuis des dizaines d’années qui parcourent chaque été les festivals. Ils ont un style et une identité qui leur est propre et qui les caractérisent clairement.

Selon le type de musique proposé, il n’est pas simple d’enchaîner les dates parce que certains types de musique attirent moins les foules et sont moins représentés. Par exemple, le jazz n’est proposé que dans des festivals, salles et événements dédiés à ce type de musique. Pour un quartet se lançant, il peut être difficile de trouver des premières dates.

Quand on débute, il est préférable d’avoir plusieurs formations musicales afin de cumuler les dates. Il est aussi intéressant d’avoir une même formation adaptable à tout événement. Tous les organisateurs ne peuvent pas rémunérer un groupe de 6 personnes. Alors pensez à proposer des formules allégées à 2 ou 3 musiciens. Beaucoup de musiciens ont au moins une ou deux formations à 2 ou 3 personnes. Il est plus simple de les proposer pour de petites performances.

En tant qu’artiste « contributif »

Il est possible de postuler à une production musicale pour participer au développement d’un projet dans son ensemble. Lorsqu’un artiste est sélectionné, il va participer à la mise en place du projet, puis à sa mise en œuvre lors d’une ou de plusieurs tournées. La rémunération proposée concerne à la fois les répétitions et les performances. Ces productions peuvent durer quelques mois voire plus d’une année si le projet rencontre du succès.

Performances privées

Les prestations et concerts privatisés représentent les dates pour lesquelles vos fans ne sont pas conviés. On y trouve les prestations pour des sociétés, des particuliers (mariages, anniversaires, etc.) ou encore des événements à entrées payantes (salons, foires, etc.)

Il faut déjà que votre formation soit adaptée à ce type d’événements. Dans le cadre d’un mariage, les mariés et leurs invités ont souvent des envies de musique très précise. Il faut accepter de se conformer à leurs souhaits. Ce qui n’est pas toujours évident pour certains musiciens. C’est identique pour un événement organisé par une entreprise. Il s’agit souvent d’une prestation plutôt calme afin d’accompagner les convives lors d’une pause-déjeuner.

Certains événements sont organisés par des agences événementielles. Il faut les démarcher et attirer leur attention sur ce que vous proposez. Évidemment, avant de les contacter, faites en sorte d’avoir le matériel adéquat : dossier de présentation, vidéos, photos, etc.

Le bouche à oreille fonctionne énormément pour ce type d’événements. Si votre prestation a satisfait l’audience présente, il est fort à parier que vous serez recontacté par certains convives ou l’agence vous ayant engagée. Lors de la prestation, n’hésitez pas à échanger avec les invités si certains viennent vous voir et gardez toujours avec vous quelques cartes de visite.

Live streaming

Nous faisons référence ici aux plateformes de diffusion en direct comme YouTube ou Twitch. Certains musiciens vivent de performances proposées exclusivement sur Internet ou cumulent les performances Web et physiques. L’orchestre Neko Light Orchestra réalise des concerts à travers la France autour de thèmes cinématographiques. Mais il dispose aussi d’une chaîne Twitch sur laquelle sont diffusés des répétitions et concerts. Ou encore la violoniste Justine Griffin qui fait des sessions de live looping sur sa chaîne Twitch.

Nous avons édité un dossier sur le streaming. Il est divisé en plusieurs articles :

Autres prestations

Enregistrements

Certains studios et producteurs recherchent des musiciens pour des enregistrements. Ils ont la plupart du temps leurs habitudes et fonctionnent souvent avec les mêmes musiciens. Mais vous pouvez adresser un email pour proposer votre savoir-faire. Cela fonctionne ! C’est encore plus vrai si vous jouez plusieurs instruments de musique ou un instrument un peu méconnu comme la vielle à roue, le violon Stroh, le bouzouki, etc.

Compositions et arrangements

Il existe des sites mettant en relation des sociétés avec des artistes pour la composition d’une musique ou d’un beat. Ils proposent un catalogue d’artistes, cela va du musicien à l’ingénieur son, afin d’éditer un titre. On retrouve dans le lot toutes les plateformes de freelancing ainsi que des plateformes spécialisées dans l’édition musicale.

Remplacement d’un musicien

Remplacer un autre musicien passe par le bouche à oreilles ! Il faut échanger avec d’autres musiciens autant que possible. C’est souvent au musicien absent de trouver un remplaçant ! Le batteur est le plus à même de trouver un autre batteur, car il connaît d’autres batteurs par l’intermédiaire d’autres groupes, d’un conservatoire, etc. Il sait quel profil correspond au style du groupe et quelle personne sera capable de le remplacer. Donc, la plupart du temps si un musicien est absent pour une date, on lui demande de trouver un remplaçant ou de soumettre un ou deux noms à contacter !

Partager ses connaissances

Cours de musique

En tant que musicien, vous pouvez donner des cours particuliers. On sort un peu du cadre musical, mais vous êtes forcément passé par cette étape pour devenir musicien. Il n’y a pas de honte à donner des cours de musique. Dans le milieu du violon électrique, la plupart des violonistes reconnus donnent des cours particuliers de violon en physique ou à distance. Certains ont même développé des techniques particulières et sont devenus des références !

Masterclasses et conférences

Si vous êtes reconnus dans votre domaine, on peut vous offrir la possibilité de faire des masterclasses au sein de conservatoires ou pour des événements particuliers. Beaucoup pensent que ça n’est pas envisageable, mais de nombreux conservatoires sont preneurs d’interventions auprès de leurs élèves.
Si vous parlez anglais, vous pouvez proposer ces interventions à l’étranger. Par expérience, nous savons que des masterclasses sont très fréquentes en Europe dans les écoles et conservatoires, et même dans des magasins spécialisés. Les conférences sont aussi nombreuses aux États-Unis où elles s’étalent sur plusieurs jours autour de l’apprentissage des instruments à cordes frottées. Elles s’adressent aux étudiants, aux professionnels et aux professeurs. Ce sont des lieux de rencontre idéaux pour se faire connaître !

Écrire un livre

Si vous êtes un as dans un domaine en particulier, vous pouvez envisager d’éditer un livre sur ce thème. De très nombreux violonistes ont créé des livres et méthodes de jeu autour de l’improvisation, du jeu à l’archet, des effets, etc.
Attention, cependant, trouvez un éditeur est un sacré défi. Et malheureusement, la rémunération est assez mince. Généralement, un auteur touche quelques euros par livre vendu, parfois un euro seulement. Comme l’éditeur prend tous les risques en éditant sur papier votre livre et en essayant de le distribuer, il s’octroie la majeure partie de la somme de vente. C’est un peu le même principe que pour l’édition et distribution d’un disque par une entité. À moins d’être une star internationale, un éditeur ne vous confiera pas l’écriture d’un livre contre rémunération. L’autre option est l’autoédition en passant par un imprimeur en ligne. Il imprimera les livres à la demande et prendra sa commission au passage.

Redevances

En France

Si vous êtes adhérant à la SACEM, vous touchez des revenus lorsque votre musique est diffusée lors d’un événement, à la télévision ou en radio par exemple. La SACEM s’occupe de récolter les droits d’auteur auprès de tout diffuseur pour les reverser aux auteurs enregistrés ou qu’elle représente via des partenariats avec des entités étrangères. La SACEM gère aussi le droit d’auteur pour toute les diffusions faites en ligne pour les plateformes avec lesquelles elle possède un accord. Chaque mois ou trimestre, elle reçoit la liste des titres écoutés, puis identifie les œuvres appartenant à ses adhérents et les revendique auprès des plateformes pour obtenir, puis reverser les revenus générés. Le fonctionnement est détaillé ici.

Il existe d’autres types de redevance comme la redevance SDRM, gérée par la Société pour l’Administration du Droit de Reproduction Mécanique, qu’on paye lorsqu’on presse des disques par exemple. Pour chaque reproduction d’une œuvre sur un support physique et si l’œuvre est enregistrée à la SACEM, on paye une redevance SDRM qui est ensuite reversée aux auteurs de l’œuvre.

À l’étranger

Les organismes comme la SACEM sont appelés des PRO pour Performing Rights Organization. Chaque entité s’occupe de gérer les droits sur son territoire de ses adhérents et des structures étrangères représentant d’autres artistes avec lesquelles elle possède des accords. Pour en citer quelques uns, il y a PRS for Music au Royaume-Uni, GEMA en Allemagne ou encore l’ASCAP aux États-Unis.

Si un de vos morceaux est diffusé aux États-Unis, toute une chaîne va se mettre en place pour arriver jusqu’à la SACEM qui vous reversera vos droits. C’est différent pour chaque pays, car les redevances et le droit applicable est différent dans chaque pays.

Certains de nos amis-violonistes utilisent des structures indépendantes gérant ces redevances internationalement comme SoundExchange ou SongTrust. Souvent parce que le prix d’adhésion au PRO de leur pays est bien supérieur à celui offert par ces structures indépendantes.

Sans inscription à l’une de ces structures (PRO ou autres entités), vous perdez les revenus de ces diffusions à l’étranger. Peut-être qu’en Allemagne, la structure GEMA a noté la diffusion d’un de vos titres et a mis de côté quelques royalties. Mais si personne ne va les réclamer, ils n’atterriront jamais dans votre poche !

L’importance des dépôts

Beaucoup de musiciens ont tendance à prendre à la légère les dépôts soumis à la SACEM. Sachez que si vous avez participé à un titre, vous devez être référencé comme co-auteur sur celui-ci pour toucher des droits. La documentation d’un morceau relève d’une grande importance pour que chaque PRO puisse correctement identifier les intervenants et les rémunérer.

Monétisation

De votre chaîne YouTube

Si votre chaîne YouTube est éligible à la monétisation, vous pouvez toucher quelques revenus grâce à la diffusion publicitaire. Désormais, pour être éligible, il faut remplir certaines conditions : nombre d’abonnés à la chaîne et nombre d’heures de visionnage des vidéos.

En tant que musicien, si sur votre chaîne vous proposez des reprises de chansons célèbres, les revenus générés seront répartis entre vous et les structures gérant les droits de la chanson jouée. C’est génial pour se faire connaître, car les gens recherchent des titres connus, mais c’est aussi moins de revenus pour vous. Si au contraire, vous jouez uniquement des compositions personnelles, tous les revenus sont pour vous. En revanche, il faut trouver des astuces pour obtenir un maximum de vues sur cette vidéo.

Il est bon de préciser que ce modèle est en perte de vitesse. Beaucoup de Youtubeurs musicaux proposant exclusivement des reprises ont abandonné leurs chaînes, car les revenus ont drastiquement été divisés. Actuellement, le business model pour Youtube correspond plutôt à la production de contenus descriptifs : vidéos explicatives, unboxing, comparatifs de produits, etc.

Royalties provenant d’autres chaînes

Quand une vidéo est monétisée, YouTube insère des publicités. Une partie des royalties générés par la diffusion de ces publicités est versée aux auteurs de la vidéo, dont l’éditeur de la vidéo, mais aussi les compositeurs identifiés par la plateforme. Cela signifie que si l’une de vos musiques est utilisée dans une vidéo YouTube, vous touchez une contrepartie financière à chaque lecture.
Généralement, pour qu’une musique soit identifiable par YouTube, il faut qu’elle soit déposée par un distributeur numérique (TuneCore, CD Baby, etc.) Ce dernier met à disposition vos albums sur les plateformes de revente et de streaming, et va aussi soumettre vos titres à YouTube. Le distributeur touche les royalties en provenance de YouTube, prend sa commission et vous reverse le restant. Comme pour le streaming, il faut générer des milliers de vues sur une vidéo pour espérer toucher autre chose que quelques euros !

Sponsoring

Certains musiciens se sont lancés dans la création d’une chaîne YouTube ou Twitch. Passé un certain niveau, ces musiciens deviennent des influenceurs dans leur domaine. Même si le créneau pour les musiciens est plutôt petit, il arrive que des marques les contactent pour mettre en avant certains produits. Dans ce cas, un partenariat est établi entre la marque et l’influenceur. Il s’agit le plus souvent d’une mise en avant contre rémunération. C’est ce qu’on appelle un contenu sponsorisé.
Le sponsoring peut aussi être réalisé par vos propres fans qui donnent un peu d’argent chaque mois pour que vous produisez du contenu. C’est le principe de Patreon notamment ou des donations sur Twitch.

Endorsement

Nous avons hésité à le mentionner, car généralement l’endorsement n’offre aucune rémunération, sauf dans des cas très particuliers. Il existe des instrumentistes tellement reconnus qu’ils disposent de contrats exclusifs auprès de marques avec une rémunération à la clé. Évidemment, cela ne se fait que chez les géants de la musique et uniquement si vous êtes la pointure du domaine. De manière générale, l’endorsement offre des avantages, mais pas de rémunération.

Affiliation

Si vous disposez d’une chaîne YouTube ou d’un blog, vous pouvez essayer l’affiliation. C’est un système de marketing digital qui permet à un site tiers de promouvoir ses produits ou ses services sur d’autres sites en proposant une rémunération lorsqu’une vente est réalisée. Ce système est connu des YouTubeurs qui l’utilisent énormément avec les liens affiliés Amazon. On retrouve souvent des liens affiliés dans le contenu de la description des vidéos YouTube.
Le principe est simple ! Le site de vente en ligne génère un lien contenant un code particulier vous identifiant comme détenteur du lien. Vous déposez ce lien dans votre description de vidéo YouTube. Si quelqu’un clique dessus et achète sur le site, vous touchez une commission calculée selon la valeur du panier. Notez qu’il faut drainer du trafic pour récolter de nombreux euros.
C’est fonctionnel si vous faites la promotion d’un produit que vous appréciez et que vous connaissez. Si vous recommandez des produits que vous n’aimez pas, et vous avez certainement une bonne raison pour ne pas les aimer, vous risquez de décevoir votre audience. Restez focaliser sur ce qui vous satisfait et que vous utilisez professionnellement. Pour un musicien, on pense à son instrument, aux cordes, aux accessoires de musique, à des pédales à effets, etc.
Inutile aussi de mentir sur l’affiliation ! Si vous vous lancez dans l’affiliation, dites-le ! Tout le monde sait que les liens affiliés existent et il n’y a aucune honte à les utiliser. Les personnes, qui vous regardent ou vous écoutent, sont des fans. La majorité d’entre eux sont ravis de savoir que vous utilisez un logiciel pour enregistrer votre musique. C’est même très souvent des questions récurrentes dans les commentaires. Vous apportez une réponse à leurs questions avec les liens affiliés, vous êtes à leurs yeux une référence du domaine et votre choix a de l’importance pour eux. Si par la même occasion, vous gagnez quelques euros en partageant vos connaissances, pourquoi serait-ce problématique ?

Subventions, aides et dons

De la part d’institutions

Il y a de nombreuses aides auxquelles un musicien peut prétendre pour certains projets. Il existe des subventions européennes, nationales et régionales, mais aussi des bourses. Elles sont nombreuses et vous seriez bêtes de ne pas les demander ! Il faut souvent préparer un dossier sérieux du projet que vous comptez développer. Si votre dossier est accepté, c’est une rémunération et/ou aides au financement du projet qui vous attend. Les domaines de subvention sont vastes. Certaines régions aident des musiciens à développer un nouveau projet s’il touche à certains thèmes comme les langues régionales ou l’écologie, d’autres subventionnent un événement comme un festival, etc.
Il existe aussi des appels à projets. Dans ce cas, vous devez proposer un projet qui rentre dans un thème précis. Si votre projet est accepté, il y aura certainement une communication dessus vous offrant de la visibilité et potentiellement de nouvelles opportunités. Vous serez rémunéré pour mener à bien le projet.

De la part de particuliers

Vos fans, et même des inconnus, vous découvrant sont susceptibles de faire des dons pour vous aider à créer de nouvelles chansons et vidéos. C’est le principe de Patreon qui permet à vos fans de souscrire un abonnement pour vous aider mensuellement à produire de nouveaux morceaux. C’est aussi la base des streamers sur les plateformes comme Twitch qui reçoivent des dons et proposent des abonnements à leurs chaînes en échange de contenu.

Sources et images : Insee, Statista, Unsplash – Simon Noh, 20 minutes, SACEM, ASCAP

Tags : concert, streaming

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